Paroles, paroles, paroles


Street art, rue Ordener, Paris 18

Dans tous les lieux publics, des bruits parasites nous parviennent sans que l'on y prête une réelle attention. Toutefois, il arrive que, de façon soudaine, des bribes de conversation se détachent, des mots s'imprègnent en nous plus distinctement que d'autres. Pourquoi ceux-là ? Attention sélective, sans doute. Difficile cependant de ne pas entendre lorsque les personnes ont le verbe haut et fort.

Dans le métro, ligne 5. Un couple. Elle, sérieuse et convaincue : "c'est comme ça le cerveau humain, tant que t'as pas vu toi-même, t'as un soupçon de doute".

Dans le RER, direction l'aéroport CDG. Un couple. Tous les deux très beaux, merveilleusement  bien vêtus. Lui : "Le rap, c'est le diable qui parle par ta voix. Même si tu évangélises, ça peut pas fonctionner parce que tu es un disciple de Satan. C'est le diable qui fusionne avec ta personnalité". (Bigre !)

Dans le bus 145, une fin d'après-midi, une jeune femme au téléphone : "Faut d'abord que je réfléchis. J'vois l'animateur à ma p'tite soeur là-bas, pour pas me faire cramer". (Han, han).

Marché de l'Olive, à l'étal du primeur, deux jeunes femmes. Clone de Sigourney Weaver dans Working girl qui assène de façon assez péremptoire : "Ah non, je ne peux pas. J'ai un emploi du temps over-timé !"

Un mercredi vers 16 heures, station Trinité, ligne 12. Deux petites blondinettes, quinze ans à peine, du rouge à lèvres maladroitement appliqué. Se déverse un torrent fleuri de la bouche de l'une d'elle : "Alors la meuf, elle a pécho Max, après elle a sucé un mec et elle a repécho Max. Il lui a dit, allez viens sal...e !". Un petit air léger et printanier a soufflé dans le métro.




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#mavielesautres

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