Sans toit ni lui


Avec la venue du printemps, arrive la fermeture des places supplémentaires en hébergement d'urgence. Se posent, pour le nombre exponentiel de personnes à la rue, des questions cruciales. Où dormir sans risquer de se faire dépouiller de ses quelques effets, éviter la violence ordinaire, trouver le calme permettant de trouver un repos tout relatif, se soustraire aux intempéries ?


Au cours de mes nombreuses maraudes de nuit avec Caritas, j'ai été frappée par l'espèce d'inventivité des sans-abris à dénicher des lieux où cacher leurs affaires et s'abandonner à un sommeil fragile.

Périphérique nord, lieu longtemps occupé

Quand certains se contentent d'une grille d'aération de métro qui procure un semblant de chaleur, d'autres parviennent à débusquer des lieux qu'ils transforment en un semblant de chez soi. Quand ils ne s'en font pas déloger.

J'avoue cependant que je n'avais jamais vu quelqu'un se hisser jusque sur la toiture des toilettes d'un jardin pour y dormir. Par temps de grand ciel clair et dégagé des tracasseries du olympien Éole, on serait presque tenté de penser que c'est un lieu idéal. Ou quasiment. Car difficilement atteignable, dans un espace clos et peu passager.


Je ne peux m'empêcher de me sentir particulièrement vulnérable face à ces situations car j'ai conscience que cela peut toucher n'importe qui, y compris moi-même. Perte de travail, pas de conjoint sur qui s'appuyer, une famille éloignée ou avec laquelle les liens sont distendus, perte du logement, plus l'envie de lutter ...  sans cesse revient cette question :   où puiser un semblant de sécurité lorsqu'on se retrouve ainsi exposé à la nudité et à la dureté d'une vie dans la rue ?

#homeless
#sansabris


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